Gousset

Petite qui arbore une montre en collier,
Petite tête en l’air, toujours tu rêves et ris.
Et puis tu cours, bercée du léger cliquetis
De l’aiguille ouvragée et des roues du gousset.

Jeune femme à la montre et d’une beauté rare
Tu tournois à l’instar du cadran à ton cou.
Tous les hommes t’adorent, mais toi tu danses et joues.
Tu dis sans arrêt « Non, l’amour plus tard plus tard…

« Ainsi tourne l’aiguille et puis tourne le monde,
La trotteuse cognant contre chaque seconde.
Tu aurais dû saisir en passant le bonheur.

Car la meule du temps aura fait ses ravages
Bientôt tu finiras broyée dans ses rouages
Vielle femme esseulée. Compte, compte les heures…

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