Transition, Liberté, Exaltation!

Le concept

Le courant Éveil tourne autour d’un instant lumineux, d’un point de bascule. On y respire la liberté de la chute, la fraîcheur de l’avenir empli de promesses et de possibilités. C’est un ciel bleu d’adolescence ou le rugissement puissant d’une révélation. On y marche comme dans un rêve, sans limite, exalté par la vie, par soi-même, par l’Autre.
L’exaltation subite que diffuse Éveil se veut née de l’affranchissement des limites et de la découverte des possibilités offertes par l’infini du nébuleux, du flou, de l’entre-deux. On peut avec aisance retrouver le thème de l’étrangeté à soi-même et à autrui qui naît du passage, de l’instant de doute quant à la réalité de l’acquis. L’exaltation peut être précédée d’une grande période de calme, un temps de maturation et d’appréciation – ou non, auquel cas peut apparaître la mélancolie, le « spleen » – de l’acquis. De cet état latent, une entité se développe dont le destin sera de brutalement muter, d’être arrachée à son quotidien pour devenir «autre chose» et poursuivre ailleurs, autrement, son existence. Cette transition peut prendre diverses importances et amplitudes (une véritable épiphanie ou une compréhension insignifiante: découvrir que certaines pommes ont des saveurs de raisin, que le caillou commun devient un arc-en-ciel de couleurs plongé dans l’eau du ruisseau), mais on doit retrouver l’idée de changement, de transition. Cette sensation d’affranchissement de la réalité recherchée par le courant Éveil nous vient parfois les soirs doux en été, quand les couleurs changent, que la nuit tiède s’étend et avec elle les rêveries…

Quelques exemples

« Je cherchais à devenir chaman avec l’aide d’autres chamans, mais je n’y réussis pas. Alors, je me réfugiai dans la solitude et je devins très mélancolique. Je tombais en larmes, je me sentais malheureux sans savoir pourquoi. Puis un jour, tout, brusquement, se transforma et je ressentis une grande joie inexplicable, une joie si puissante que je ne pouvais la réfréner. Il fallait que je l’exprime par un chant, un chant grandiose qui tenait en un seul mot: joie. Et ce chant me poussait à le chanter à pleine voix. C’est ainsi que je devins chaman. Je devins chaman de ce ravissement irrésistible et mystérieux, sans savoir comment cela m’était arrivé. J’étais chaman. [Les esprits] venaient à présent vers moi et devenaient mes alliés de pouvoir. »
Chaman eskimo iglulik